Cette équipe de l'Université de Lund (Suède) décrit ici comment les propres peptides de l'organisme agissent pour réduire l'infection et l'inflammation en désactivant les substances toxiques formées au cours du processus. Cette étude, publiée dans la revue Nature Communications pourrait mener à de nouveaux médicaments contre l'infection et l'inflammation, en particulier dans la cicatrisation des plaies.
Les toxines neutralisées, appelées lipopolysaccharides (LPS), proviennent des parois cellulaires bactériennes et sont à l’origine de la réaction inflammatoire. Une réaction, on le sait, normale et nécessaire dans la réaction immunitaire par laquelle le corps réagit rapidement et combat les bactéries. Cependant, suractivée ou prolongée, l’inflammation devient chronique et nocive, comme observé dans les plaies cutanées infectées ou dans les infections de divers organes, ou encore, en cas d’infection propagée au sang, dans le cas de la septicémie.
Des peptides anti-inflammatoires : l’équipe suédoise, avec des collègues de Copenhague et de Singapour cartographie ici, à l’aide de diverses techniques de biophysique avancées, comment les peptides procèdent pour réduire progressivement la réaction inflammatoire. L’auteur principal, Artur Schmidtchen, professeur de dermatologie et de vénéréologie à l'université de Lund explique le processus : « nous montrons que ces peptides forment une structure en forme de C qui permet la capture et l’inactivation des toxines LPS ».
Booster les peptides anti-inflammatoires plutôt que bloquer les toxines : bloquer les LPS risque de désactiver le système immunitaire, ce qui peut être néfaste à la cicatrisation ou la résolution de l’infection, voire dangereux. En revanche, booster les fonctions naturelles de ces peptides avec de nouveaux médicaments est une option qui semble plus efficace. De plus, les peptides présents dans la thrombine, une protéine sanguine courante, s’avèrent ici multifonctionnels et peuvent attaquer plusieurs cibles, contrairement aux médicaments actuels.
Un gel peptidique pour améliorer la cicatrisation des plaies : c’est le premier développement basé sur ces premiers travaux, un gel peptidique permettant de réduire l’inflammation dans les plaies chroniques. « C’est notre objectif principal », concluent les chercheurs, « mais nous examinerons également la possibilité de développer de nouveaux médicaments contre les infections oculaires et différents organes internes ».
Bref, un nouveau moyen de prévenir l'infection et l'inflammation sans utiliser d'antibiotiques.
Source: Nature Communications 17 July 2018 Structural basis for endotoxin neutralisation and anti-inflammatory activity of thrombin-derived C-terminal peptides
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