Des infections nosocomiales à entérobactéries qui entraînent le décès d’un patient infecté sur 2, c’est l’objet du signal d’alarme, lancé au 5 mars par les US Centers for Disease Control. Un appel avec cette montée alarmante des infections nosocomiales mortelles, à une réponse rapide des cliniciens et des autorités sanitaires, tant sur la prévention que sur une prescription plus circonspecte des antibiotiques.
Si ces infections par entérobactéries résistantes aux carbapénèmes, des antibiotiques de dernier recours, interviennent majoritairement en milieu hospitalier, lors de soins médicaux, en hôpitaux, établissements de longue durée, mais aussi en soins de courte durée et en cabinets de soins infirmiers, elles pourraient se propager en milieu communautaire, selon le rapport.
Les CDC rappellent que les germes de la famille des entérobactéries (E. coli, par exemple) font partie du système digestif humain mais que certaines bactéries ont développé des défenses capables de venir à bout de tous ou presque tous les antibiotiques disponibles. Lorsque ces bactéries pénètrent dans le sang, la vessie ou d'autres organes non normalement colonisés, elles déclenchent des infections difficiles et parfois impossibles à traiter.
Une propagation multipliée par 7 sur 10 ans : Alors que les Etats-Unis, comme l'Europe mettent en garde contre cette montée des antibiorésistances, ces nouvelles données suggèrent une accélération de ce type d'infections. Ainsi, l'une de ces entérobactéries ultra-résistantes a été détectée dans les installations médicales de 42 États. De plus, le rapport documente une multiplication par 7 de la propagation du type le plus courant d'entérobactérie résistante carbapénèmes sur ces 10 dernières années.
Une hausse alarmante, car le taux de décès lié à ce type d'infection est proche de 50%. De plus, cette propagation accroît bien évidemment les capacités de résistance aux antibiotiques d'autres bactéries proches. Selon le rapport, sauf réponse rapide pour lutter contre ce phénomène, de plus en plus de vies de patients pourraient être menacées en raison de ces infections à la vessie ou sur des plaies de routine. Des efforts sur une prescription adaptée des antibiotiques sont nécessaires, faute de quoi ces infections pourraient se développer, au-dehors de l'hôpital, en milieu communautaire.
Alors que les CDC ont publié en 2012, une boîte à outil pour la prévention des infections à entérobactérie résistante, c'est aujourd'hui un appel lancé aux établissements et aux professionnels de santé libéraux à mettre rapidement en œuvre ces recommandations.
: CDC Vital signs Report
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