Les hydrojets et la thérapie par pression négative sont des dispositifs essentiellement utilisés dans le cadre hospitalier dont l’HAD à la fois pour des raisons de coût, mais aussi d’impératifs techniques ou matériels pour certains d’entre eux.
Les hydrojets regroupent des dispositifs très variés, du nettoyage à la détersion.
· Le JetoxÒ est le plus simple et le moins puissant de ces dispositifs. Il propose un nettoyage des plaies avec du sérum physiologique et de l'oxygène pressurisé. Il est exclusivement utilisé à l'hôpital puisqu'il doit être connecté à l'O2 mural dans sa forme la plus simple: le JetoxÒND (sans ré-aspiration) et également sur le vide mural pour le JetoxÒHDC (avec ré-aspiration). Léger, simple et peu couteux, il permet d'ôter des débris superficiels sans traumatisme pour le tissus de granulation ni douleur pour le patient et de nettoyer parfaitement la plaie. Il est donc particulièrement apprécié pour des plaies friables telles que les plaies tumorales ou sur les ulcères veineux par exemple. Sous sa forme ND, les projections imposent que la personne qui réalise le soin se protège avec un masque et des lunettes. Ce système optimise ce qui est souvent proposé et réalisé à minima avec une douchette pour nettoyer les plaies.
· Le DebritomÒ est un dispositif beaucoup plus puissant, qui se rapproche du VersajetÒ. Il se manie sous une tente qui isole la plaie du manipulateur, afin d'éviter les projections. Véritable outil de détersion permettant d'exciser les tissus, et muni d'un système de ré-aspiration immédiate (effet Venturi), le VersajetÒ permet au chirurgien de réaliser un geste précis et sélectif entre les tissus sains et nécrosés. Il est essentiellement à disposition au bloc opératoire, mais peut être également utilisé au lit du malade, sous couvert d'un contrôle de l'antalgie suffisant (anesthésie locale ou générale).
Le traitement par pression négative peut se positionner précocement dans la prise en charge d'une plaie dans le but de la couvrir et d'en stimuler le bourgeonnement, mais il n'en reste pas moins que les systèmes de TPN (ex : VivanoÒ) ne sont pas des outils de détersion.
Rappelons que le principe de la thérapie est de positionner une mousse (ou compresse) sur la plaie, la recouvrir d'un film, et mettre l'ensemble sous pression négative grâce à une unité moteur reliée au pansement par une tubulure.Ces systèmes sont mis en place après parage de la plaie et la présence de nécrose est une contre indication au traitement, même si l'évolution peut être positive si des tissus dévitalisés sont laissés en place en faible proportion. Bien sûr, en stimulant la formation du tissu de granulation, le TPN participe au fait que la nécrose ne se reforme pas ou moins.
Le TPN est en pleine évolution technologique et certains systèmes de TPN proposent maintenant d'effectuer des instillations (sérum physiologique ou antiseptique) simultanément au traitement. Cette fonction permet d'humidifier et laver la plaie de façon régulière et contrôlée (temps, quantité). Ces modes de thérapie se rapprochent davantage de ce qui peut être attendu en phase de détersion, sans en être pour autant un outil. Le TPN est un traitement complémentaire à la détersion.
Enfin, d'autres moyens de détersions sont proposés tels que les ultrasons, mais leur utilisation reste plus anecdotique.
Newsletter Plaies et Cicatrisation, réalisée en partenariat avec Paul Hartmann
Auteur: Isabelle Fromantin, Infirmière experte Plaies et Cicatrisation-Institut Curie