Cette recherche apporte à la compréhension des processus de migration cellulaire non seulement dans la cicatrisation des plaies mais aussi dans la propagation des cancers, la survenue de certaines anomalies congénitales ou encore la constriction des voies respiratoires avec l'asthme. Les conclusions, présentées dans la revue Nature Physics permettent de définir des modèles informatiques d’interactions mécaniques entre les cellules et montrent, en particulier, comment une organisation cellulaire se met en place pour permettre la cicatrisation.
De nombreuses équipes de recherche travaillent sur les processus cellulaires de cicatrisation. Citons cette première étude de la Rice University qui explique comment les cellules épithéliales vont coordonner leurs mouvements de la berge vers le lit de la plaie pour couvrir puis guérir les lésions cutanées. Ou encore cette étude de la Harvard School of Public Health (HSPH) qui décrypte une propriété cellulaire collective, nommée «kenotaxis» ou la capacité des cellules à éviter l'obstacle en passant « au plus serré » tout en se tractant collectivement au plus près de l'obstacle pour combler le vide cellulaire et participer ainsi à la cicatrisation. L'objectif est non seulement de mieux comprendre les processus de cicatrisation mais plus largement, la migration cellulaire qui joue un rôle clé dans de nombreuses fonctions biologiques dont développement des organes ou la croissance tumorale.
Le Professeur Wayne Brodland en collaboration avec une équipe de chercheurs internationaux décryptent ici le processus de cicatrisation, un processus complexe en raison des déplacements des cellules. L'objectif était donc de les matérialiser par des modèles, permettant de reproduire ces mouvements et de comprendre comment ils sont initiés.
Une coupure laisse une cicatrice mais pas au niveau cellulaire. Les chercheurs constatent qu'une blessure se ferme par des cellules qui rampent sur le site et par la contraction d'une structure cellulaire, en forme de cordon qui se forme le long des berges de la plaie. Et ce cordon fonctionne très bien, même lorsqu'il comporte des ruptures naturelles. Ainsi, le visuel ci-contre illustre le processus de cicatrisation d'une plaie, avec ces cordons en jaune, le long du bord de la plaie, les extensions cellulaires « rampantes » en rouge et les noyaux des cellules en bleu.
Source: Nature Physics 03 August 2014 doi:10.1038/nphys3040 Forces driving epithelial wound healing (Visuel @Ester Anon)
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