A l’approche de l’été, il convient de rappeler leur incidence et leurs conséquences : les brûlures représentent un traumatisme cutané potentiellement grave, de survenue fréquente, en particulier chez les plus jeunes. En effet, on recense chaque année en France, plus de 150.000 brûlures, entraînant plus de 9.000 hospitalisations et environ 400 décès directement liés, dont 219 à l'hôpital.
La surveillance des brûlures est complexe car il reste difficile d'estimer le nombre total de patients brûlés : En effet, de nombreux patients sont traités à domicile ou hospitalisés en service hospitalier non spécialisé. Et la surveillance épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire (InVS) dispose de peu de données qualifiées. Si elle utilise un système de codage qui devrait permettre de qualifier le mécanisme, le lieu et la cause des brûlures, ce dernier critère n'est renseigné que dans un cas sur 4. Pour toutes ces raisons, les données d'incidence sont très probablement sous-estimées. Enfin, si, en termes de saisonnalité, de juin à septembre, les brûlures sont plus fréquentes chez l'adulte, globalement, le nombre de brûlures reste stable tout au long de l'année, montrant l'importance d'une prévention et d'une vigilance continues. Néanmoins, quelques caractéristiques épidémiologiques émergent :
Les principales causes de brûlure restent les accidents domestiques (60 à 70%) :
Les brûlures thermiques représentent ainsi, à elles seules, près de 93% des causes de brûlures, dont,
· brûlures par « feu-flammes-fumée » (26%) liées à un incendie, à l'utilisation d'un barbecue, en cuisine (four, plaques chauffantes) ou par fer à repasser. Ce type de brûlures représente 43% des brûlures sévères.
· brûlures par liquides chauds (38%) (casserole et douche ou bains trop chauds).
Les enfants de moins de 5 ans, qui concentrent près de 30% des brûlures, constituent la classe d'âge la plus touchée, mais avec un risque de décès heureusement réduit. Les brûlures sont globalement beaucoup plus graves chez les personnes âgées et la moitié des 219 personnes décédées à l'hôpital pour brûlures en 2011 avait plus de 65 ans.
La gravité des brûlures peut se résumer en 2 points essentiels:
· Un taux de mortalité non négligeable et la survenue de complications locales et générales, qui peuvent être majorées par des soins inappropriés dès les premiers gestes,
· les complications fonctionnelles, si la brûlure touche des zones dites sensibles, comme l'un des 4 membres, la main en particulier, le cou, le visage et les plis de flexion.
Une prise en charge multidisciplinaire : dans tous les cas, dès les premiers gestes de secours réalisés :
· en cas de brûlure très localisée, le pharmacien est le professionnel de santé à consulter, il conseille le pansement approprié,
· en cas de doute, les services d'urgence apportent les premiers soins et prennent les premières décisions en termes de traitement, et dans l'objectif de prévenir la survenue de complications secondaires,
· dans les cas les plus graves, les patients sont transférés en Centre de traitement des Brûlés (CTB)
· après la sortie éventuelle d'hospitalisation, l'infirmière libérale met en œuvre et/ou suit le protocole de soin.
Newsletter Plaies et Cicatrisation, réalisée en partenariat avec Paul Hartmann
Auteur: Dr. Jean Sende Médecin urgentiste – Service des Urgences – Hôpital privé Armand Brillard (94130 Nogent-sur-Marne)
Sources: INVS (Données épidémiologiques PMSI pour les hospitalisations, CépiDc pour la mortalité) et Hospitalisations pour brûlures à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information, France métropolitaine 2011 et évolution depuis 2008.