Tenter de vaincre les superbactéries en exploitant un mécanisme naturel de l’organisme, basé sur les défenses immunitaires, c’est la démarche de cette équipe de l’Université d'Édimbourg : précisément, une molécule produite par l'organisme, appelée LL-37, modifie le comportement des cellules lorsqu'elles sont envahies par des bactéries. Elle agit comme une « alarme incendie », avertissant le système immunitaire de l'organisme de l'infection et de la nécessité d’une réponse rapide.
L'équipe écossaise s'est concentrée sur les maladies pulmonaires causées par les infections bactériennes, qui sont une cause majeure de décès dans le monde. Ces infections sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques, ce qui les rend de plus en plus complexes à traiter. De précédentes études chez l’animalont suggéré que LL-37 ordonne aux cellules d’un poumon infecté d’appeler les neutrophiles à la rescousse, pour détruire la menace bactérienne.
Les chercheurs montrent, sur des lignées cellulaires pulmonaires humaines que LL-37 cible spécifiquement les cellules infectées, leur signalant ainsi le danger et lançant un signal qui convoque les neutrophiles. Simultanément, LL-37 dans les cellules infectées, provoque leur autodestruction, éliminant ainsi la menace de contamination pour les cellules saines.
LL-37 apparait donc ici comme une cible très prometteuse pour de nouvelles approches thérapeutiques
qui pourraient lutter contre ces infections multirésistantes aux médicaments.
L’auteur principal, le Dr Donald J. Davidson ajoute que ces nouvelles thérapies pourraient venir en complément des antibiotiques :
« Optimiser les défenses naturelles efficaces du corps humain peut constituer une grande partie de la solution ».
Source : PLoS Pathogens April 12, 2019 DOI : 10.1371/journal.ppat.1007694 Cathelicidin is a “fire alarm”, generating protective NLRP3-dependent airway epithelial cell inflammatory responses during infection with Pseudomonas aeruginosa
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