Aux contrôles de sécurité des aéroports, la moitié des bacs présentent des traces de virus du rhume ou de grippe et en concentration supérieure que les surfaces des toilettes. C’est le résultat de l’analyse d’échantillons prélevés sur diverses surfaces, à l’aéroport international d’Helsinki, lors de la saison grippale 2016. Des données présentées dans la revue BMC Infectious Diseases qui n’épargnent pas non plus les aires de jeux, les rampes d'escalier ou encore les écrans de sécurité en verre au contrôle des passeports.
Les chercheurs du National Institute for Health and Welfare (Finlande), de l’University of Eastern Finland, et de l’Université de Nottingham précisent que la plupart des prélèvements positifs présentent des traces de matériel génétique viral, ce qui est bien différent de virus vivants capables de provoquer une infection. Ceci dit, ces traces suggèrent la possibilité de propagation des infections à travers certains points de passage comme les contrôles de sécurité. Ces sas qui pourraient jouer un rôle particulièrement important lors d'une épidémie internationale ou d’une pandémie sont donc particulièrement à surveiller.
L’étude d’échantillonnage a donc porté sur l’ADN viral dans 90 échantillons prélevés sur des surfaces et 4 échantillons d’air. Par ailleurs, les chercheurs ont cartographié le trajet type des passagers à l'aéroport pour les arrivées et les départs. Les échantillons ont été collectés à 3 moments différents (tôt le matin, vers midi et l’après-midi, plutôt aux heures de pointe. Sur 90 tests effectués,
- 10% présentaient des traces d’ADN de virus, dont 4 de rhinovirus, 3 d’adénovirus, 3 de coronavirus et 1 de virus grippal A ;
- certains échantillons présentaient des traces ADN de plus d’un virus ;
- parmi les différents sites de prélèvement, des traces de virus ont été trouvées dans:
- 50% des prélèvements effectués sur les bacs ;
- 2 échantillons sur 3 de jouets en plastique pour enfants dans l'aire de jeux ;
- 1 prélèvement sur 7 venant des rampes escaliers ;
- 1 prélèvement sur 3 venant des cloisons de séparation en verre au contrôle des passeports ;
- 1 prélèvement d'air sur 4 prélevés dans la zone de contrôle de sécurité.
Aucun des échantillons prélevés dans les toilettes, les accoudoirs des chaises, les mains courantes des escalators, les poignées des chariots à bagages, les boutons d’ascenseurs ou l'écran tactile de la machine d'enregistrement ne contenait de traces de virus. On connait donc un peu mieux les points chauds de contamination virale dans les aéroports, et en particulier les bacs de sécurité qui auraient donc tout intérêt à être régulièrement désinfectés.
Une connaissance clé en cas de menace de pandémie émergente, alors qu’on connaît le risque de propagation virale lié aux voyages.
Source : BMC Infectious Diseases 29 August 2018 DOI : 10.1186/s12879-018-3150-5 Deposition of respiratory virus pathogens on frequently touched surfaces at airports