De nombreuses équipes travaillent à améliorer les protocoles ou dispositifs de prise en charge des ulcères diabétiques, des plaies chronique à prévalence croissante, tout autant que l’épidémie de diabète, et dont les complications peuvent mener à l’amputation. Ces travaux d’instituts de recherche américains sur la reprogrammation des cellules de l'ulcère du pied diabétique en vue de créer des cellules souches thérapeutiques, ouvrent, dans la revue Cellular Reprogramming, une toute nouvelle voie thérapeutique prometteuse.
Chez les patients atteints de diabète, une simple coupure ou égratignure peut entraîner des complications graves. Ainsi, en France, plus de 20.000 patients diabétiques porteurs de plaies, sont hospitalisés chaque année et près de 8.000 seront amputées d'un membre inférieur. Pouvoir identifier de nouveaux agents ou techniques thérapeutiques capables d'accélérer ou de faciliter la cicatrisation des plaies diabétiques est donc une priorité de Santé publique. Parce que la peau du patient diabétique ne cicatrise pas rapidement, les bactéries peuvent se coloniser dans le tissu lésé, conduisant à des ulcères chroniques. Ainsi, la plus fréquente des plaies diabétiques, l'ulcère du pied diabétique est l'une des causes les plus fréquentes d'amputation.
Les chercheurs de la Tufts University, du Beth Israel Deaconess Foot Center, Harvard University et de l'université de Cambridge ouvrent la possibilité d'utiliser les propres cellules d'un patient pour venir à bout de la « non-cicatrisation » de ces plaies chroniques que sont les ulcères diabétiques. Ils parviennent ici à transformer avec succès des cellules de peau prélevées sur les ulcères du pied diabétique de patients, et à les reprogrammer en cellules souches pluripotentes induites (CSPi).
A partir de cellules d'ulcère ? Oui, la technique de reprogrammation est similaire en efficacité que l'on parte de cellules de peau saine issues de patients exempts de diabète, ou de cellules d'ulcères de patients diabétiques. Les CSPi pourront se développer en cellules de la peau ayant toutes leurs fonctions et leurs capacités de cicatrisation. Ici, les scientifiques du Massachussetts exécutent, avec succès, la première reprogrammation de lignées cellulaires de fibroblastes primaires d'ulcères chroniques, en CSPi. Ils en font la démonstration, et à partir de cultures de cellules en laboratoire et à partir de cellules prélevées de la peau des pieds de 2 patients diabétiques. Le résultat obtenu à partir de cellules malades est similaire à celui obtenu à partir de cellules de peau en bonne santé issues de 2 patients non-diabétiques.
Des résultats qui suggèrent que les fibroblastes dérivés d'ulcère peuvent être «entièrement » reprogrammés en CSPi.
Cellular Reprogramming doi:10.1089/cell.2015.0087 Generation of Induced Pluripotent Stem Cells From Diabetic Foot Ulcer Fibroblasts Using a Nonintegrative Sendai Virus
Plus de 20 études autour de l'Ulcère du pied diabétique